jeudi 26 novembre 2009

la coopération selon laurence épisode deux

La copé au sein d’une école d’élites




Pour la plupart des personnes partir en copé signifie aller à la rencontre des populations défavorisées dans les endroits les plus pauvres et reculés d’un pays du sud. Je l’imaginais aussi avant de recevoir ma mission bien qu’avec Guigui je savais que la DCC ne nous enverrait pas en pleine brousse en Centre Afrique.

Mais quel ne fut pas mon étonnement quand on m’annonça que je serai psychologue dans une école prestigieuse et chère qui forme les élites du Sénégal. Je me demandais vraiment quel allait être mon rôle au sein de cet établissement, en quoi mon aide serait-elle utile et quel sens ma copé prendrait-elle dans cet environnement privilégié. En effet, je pensais comme beaucoup qu’une mission de développement ne pouvait se dérouler qu’auprès des plus pauvres.



Après deux mois de copé je me rends compte à quel point il est essentiel d’intervenir aussi auprès des jeunes qui prendront demain les rennes du pays. Aller à leur rencontre grâce à ma copé permet de leur donner dès le plus jeune âge une ouverture sur le monde, sur l’Europe et sur la France. Ouverture qui leur sera nécessaire plus tard s’ils veulent que l’Afrique participe à la mondialisation et en tire profit. En l’envisageant sous cet angle ma copé prend sens.



Par ailleurs moi qui pensait aller à la rencontre des plus pauvres à travers mon projet de volontariat, et bien je ne me suis pas trompée. En revanche, la pauvreté ne se situe pas là où je l’imaginais. Au quotidien je rencontre de « pauvres » personnes en ce sens où elles sont souvent comblées par le confort matériel mais carencée en amour, en affection et en repère. J’essaie d’accueillir leur souffrance, de les rejoindre dans leur souffrance et de leur donner un petit rien d’amour. Je suis consciente d’être une goutte d’eau dans l’océan mais j’ai le mérite d’exister et de tout faire pour que ce petit rien d’amour donné porte ses fruits. J’ai grande confiance en l’africain qui a cette volonté d’avancer, de se battre et de surmonter des situations vécues souvent dramatiques.

Je suis juste là pour réveiller en eux leur force de vie parfois endormie sous le poids des épreuves, tel est le sens de ma copé ici au Cours Sainte Marie de Hann.

mercredi 18 novembre 2009

LA COOPERATION SELON LAURENCE

Cela fait maintenant deux mois que nous sommes arrivés au Sénégal, il est donc grand temps de faire un point sur ma copé et sur le sens qu’elle prend pour moi.


Partir en copé signifiait : vivre un projet en famille, partir à l’aventure, mener une vie plus simple, aller à la rencontre d’une autre culture, consolider ma foi et fortifier mon couple. Au bout de deux mois qu’en est-il ? Où en suis-je ? Quel sens ma copé a-t-elle pris ?

Le départ de France

Les débuts furent difficiles car quitter son pays, ses racines, ses repères, ses habitudes, sa famille et ses amis n’a pas été évident. Il m’a fallu du courage pour renoncer à ma petite vie parisienne rythmée et bien confortable. J’avais peur car je savais tout ce que je quittais sans pour autant savoir ce que j’allais découvrir. Au moment du départ la peur de l’inconnu m’a noué le ventre à tel point que de chaudes larmes ont coulé à l’aéroport.

L’arrivée au Sénégal

A mon arrivée au Sénégal je n’ai pas peur d’écrire que j’ai souffert du temps, des moustiques, du manque de sommeil, d’une perte importante de poids, du stress de la nounou à trouver, de problèmes digestifs et j’en passe. Tous les jours il me fallait combattre ces désagréments et puiser l’énergie nécessaire pour m’intégrer, m’investir dans mon travail, me familiariser à un nouvel environnement et créer de nouveaux repères. J’ai trouvé cette énergie grâce à l’accueil des sénégalais, à leur ouverture, à leur chaleur humaine, à leur joie et leur bonne humeur. A cet égard je disais à la directrice que le sourire des sénégalais présent à tout moment de la journée fut véritablement thérapeutique pour moi et m’aida à affronter chaque difficulté quotidienne.

Un début de copé placé sous le terme de « la rencontre »

Comment définir mon début de copé ? Le terme qui me vient à l'esprit est « la rencontre ». En effet, j’ai eu le sentiment de me décentrer et de me tourner vers les autres, attitude que j’avais presque perdue à Paris tant l’individualisme est présent. Actuellement je vis l’ouverture à l’autre quotidiennement de part mon travail car je reçois toute la journée des élèves, des parents et le personnel technique de l’école en souffrance. J’essaie de les comprendre au-delà des différences interculturelles. Pour cela il faut me décentrer totalement en faisant abstraction de mes repères, de mes représentations, de mes principes afin de « rentrer » dans leur raisonnement. Je dois m’oublier car je ne peux plaquer mes références à leur mode de pensée et Dieu sait combien les différences entre nos deux cultures sont importantes…Le langage a lui seul amène déjà de nombreuses confusions car la signification d’un même mot diffère bien souvent.

Etant la seule psychologue pour 5 000 personnes, mes journées sont très remplies et mon esprit est parfois fatigué, il m’arrive donc de rentrer fatiguée à la maison et peu disponible pour mon enfant et mon mari. Mon futur challenge de la copé sera donc de trouver un meilleur équilibre et recevoir peut être moins de patients mais comment fermer sa porte à quelqu’un qui souffre ?

La « rencontre » a guidé mon début de copé dans mon travail mais aussi à l’extérieur. En effet, depuis notre arrivée Adrien et moi nous ouvrons beaucoup à l’extérieur, à nos voisins (clin d’œil à maîtresse Amy), aux marchands du quartier, aux gardiens, aux autres volontaires DCC, aux Fidesco, aux VIE de Dakar. Nous avons fait de belles rencontres aussi bien parmi les français que les sénégalais, je suis heureuse de constater que nous avons facilement quitté l’individualisme parisien pour adopter en partie l’esprit communautaire africain. Je me sens vraiment plus ouverte depuis que je suis au Sénégal car je rencontre des gens très différents que je refuse de juger en raison de leur différence. J’ai au contraire l’impression de m’enrichir tous les jours de cette différence.

Se faire de vrais amis sénégalais reste néanmoins difficile car les amitiés peuvent devenir intéressées et la DCC nous a averti de faire attention. La frontière entre la vraie amitié et celle intéressée reste donc encore à définir, futur objectif de ma copé.

Le renoncement

Dernièrement une phrase dite par une amie a retenue mon attention et mérite que je m’y attarde un peu. On m’a donc dit « vous les Mercier vous faites vraiment un humanitaire de luxe ». Certes nous avons beaucoup de chance d’être à Dakar, pays sûr politiquement, d’avoir la plage à proximité, d’être logés dans une grande maison, d’avoir une nounou pour Guillaume…Nous reconnaissons et profitons largement de ces avantages comme peuvent en témoigner les photos du blog.

Mais à travers le terme « luxe » la personne semblait vouloir dire que notre copé ne nous demandait finalement pas d’effort. A cet égard, il ne faut pas oublier que nous faisons du développement et non une intervention humanitaire d’urgence de quelques semaines au milieu de la brousse. Nos conditions sont meilleures car il faut tenir et durer sur la longueur (2 ans) et malgré ça la DCC chiffre 20% d’arrêt de mission avant le terme.

Mon gros effort de copé est avant tout le renoncement à ma famille et à mes proches car je suis loin d’eux et j’ai difficilement accès à internet. Adrien a aussi renoncé à son poste chez Mazars et nous renonçons ensemble quotidiennement à notre petit confort parisien à la fois matériel et financier dont on avait pris l’habitude. Cette vie plus simple coupée des préoccupations matérielles et du stress professionnel ne nous frustre pas car nous l’avons choisie. Elle nous apporte énormément car elle nous recentre vers l’essentiel qui est d’avoir le temps et la disponibilité pour s’ouvrir à l’autre, à la rencontre et à l’échange.

Il n’en demeure pas moins qu’au quotidien il est parfois difficile d’être séparé de ses proches, de ne pas avoir les moyens financiers pour vivre de temps à autre égoïstement, de ne pas avoir accès à la culture et à la technologie, de ne pas avoir notre confort habituel… Notre copé prend aussi sens dans tous ses petits efforts du quotidien qu’il faudra parvenir à tenir sur la durée.

a SUIVRE : la copé selon adrien

vendredi 13 novembre 2009

Toussaint

Direction Toubab Dialaw en vue de fêter la Toussaint, fête importante pour nous qui nous rappelle Guillaume (Benoit du Rey) et Benoit. Près de Toubab Dialaw, on trouve Popenguine, ville catholique en pays musulman. Un pélérinage immense a lieu chaque année à la pentecôte. C'est un peu le "Chartres" sénégalais.


Un couple d'amis, Camille et Quentin nous ont sympathiquement organisé notre week end. Au programme, farniente, piscine, pétanque, plage et bonne humeur.

Une dédicace particulière à ce couple de jeunes mariés qui respirent la joie de vivre, la générosité et la bonne humeur. Cela fait du bien d'être entourés par des personnes comme ça. Merci à eux.

Une autre dédicace à notre grand Ben, seule sans sa femme pendant deux semaine qui bien qu'arrivé après nous, nous a accueilli comme un chef. Nous n'oublierons pas ce dîner bien français. Cela nous rappelle que la France a du bon et nous manque...




A suivre prochainement : et la coopération dans tout ça... il est vrai que certains se posent des questions, nous allons y répondre.

jeudi 5 novembre 2009

vidéo guillaume

Une minute de bonheur avec Guillaume. Partie de cache cache dans le salon.

http://picasaweb.google.com/mercier.la/VideoGuillaume#